JACKSON POLLOCK(1912-1956)

POLLOCK JACKSON En 1947, Jackson Pollock a mis au point un nouveau mode de travail qui lui a valu une renommée internationale. Sa méthode consistait à projeter et à faire couler de la peinture émaillée diluée sur une toile non tendue posée sur le sol de son atelier. Cet engagement direct et physique avec ses matériaux accueillait la gravité, la vitesse et l'improvisation dans le processus artistique, et permettait à la ligne et à la couleur de se détacher, fonctionnant entièrement indépendamment de la forme. Ses œuvres, connues sous le nom de "drip paintings", représentent moins une image qu'un enregistrement des propriétés fluides de la peinture elle-même. Bien qu'elles soient autoréflexives par nature, elles inspirent volontiers des interprétations plus larges ; les étendues explosives de Number 1A, 1948 (1948) et One : Number 31, 1950 (1950) peuvent être considérées comme l'enregistrement d'un moment marqué à la fois par l'excitation de l'exploration spatiale et la menace de la destruction atomique mondiale. Pendant la guerre froide, les peintures de Pollock et celles de ses pairs expressionnistes abstraits, dont Mark Rothko, Franz Kline et Willem de Kooning, ont été présentées, dans des expositions organisées à l'étranger par le Conseil international du MoMA, comme des emblèmes des libertés encouragées par la démocratie libérale.


Pollock est arrivé à New York en 1930, en tant que jeune étudiant en art de Los Angeles. Tout en suivant des cours à l'Art Students League, il se rapproche du peintre Thomas Hart Benton et s'immerge dans le surréalisme et l'inconscient, dans les peintures murales des socialistes mexicains David Alfaro Siqueiros et José Clemente Orozco, ainsi que dans l'œuvre de Pablo Picasso, notamment sa Fille devant un miroir et Les Demoiselles d'Avignon. Pendant plusieurs années, il a travaillé pour le Federal Arts Project de la Works Progress Administration (WPA). La reconnaissance de Pollock commence au début des années 1940, avec le soutien du critique Clement Greenberg et des collectionneurs-galeristes Betty Parsons et Peggy Guggenheim. Sous la direction d'Alfred H. Barr Jr., le MoMA devient le premier musée à acquérir une toile de Pollock, La Louve (1943), issue de la première exposition personnelle de l'artiste cette année-là à la galerie Art of This Century de Guggenheim.1 En 1956, à l'âge de 44 ans, l'artiste meurt au volant de sa voiture. En 1956, à l'âge de 44 ans, l'artiste meurt au volant de sa voiture. Sa femme, la peintre Lee Krasner, fera beaucoup pour son héritage après sa mort, notamment en faisant don d'œuvres majeures à l'incomparable collection Pollock du MoMA.


L'influence profonde de l'approche de Pollock, à la fois résolument littérale et radicalement ouverte sur le monde, se retrouve dans les propos de ses collègues artistes. Le groupe expérimental Gutai, qui s'est formé au Japon au milieu des années 1950, a cité son œuvre comme un encouragement crucial à "impartir la vie à la matière" et à poursuivre la "créativité pure".2 En 1958, l'impresario de Happenings Allan Kaprow a écrit dans Art News en l'honneur de l'artiste décédé : "Neuf ans plus tard, le sculpteur minimaliste Donald Judd écrivait dans Arts Magazine : "Il est clair que Pollock a créé la grande échelle, l'intégralité et la simplicité qui sont devenues communes à presque toutes les bonnes œuvres "4.


Introduction par Annie Ochmanek, assistante de conservation, Département de peinture et de sculpture, 2016
Varnedoe, Kirk, et Pepe Karmel, eds. Jackson Pollock : New Approaches. New York : The Museum of Modern Art, 1999 : 10.
Yoshihara, Jirō. "Gutai bijutsu sengen" ("Manifeste de l'art Gutai"), *Geijutsu Shinchō * 7, no 12 (décembre 1956) : 202-04. Traduit intégralement, par Reiko Tomii, dans Tiampo, Ming et Alexandra Munroe, Gutai : Splendid Playground. New York : The Solomon R. Guggenheim Foundation, 2013.
Kaprow, Allan. "The Legacy of Jackson Pollock", Art News vol. 57 no. 6 (octobre 1958) : 24-26 ; 55-57.
Judd, Donald. "Jackson Pollock", Arts Magazine vol. 41 (avril 1967) : 32-35 ; réimprimé dans Donald Judd : Complete Writings 1959-1975. (Halifax : The Press of the Nova Scotia College of Art and Design, 1975) : 194-195.

(MOMA)

ŒUVRE D'ART

Demande d'artiste