PAUL DELVAUX (1897-1994)

Paul Delvaux était un peintre belge associé au surréalisme, célèbre pour ses peintures de nus féminins. Les tableaux de Delvaux de la fin des années 1920 et du début des années 1930, qui présentent des nus dans des paysages, sont fortement influencés par des expressionnistes flamands tels que Constant Permeke et Gustave De Smet. Un changement de style vers 1933 reflète l'influence de l'art métaphysique de Giorgio de Chirico, qu'il avait rencontré pour la première fois en 1926 ou 1927. Au début des années 1930, Delvaux trouve une autre source d'inspiration dans ses visites à la Foire de Bruxelles, où le Musée Spitzner, un musée de curiosités médicales, tient un stand dans lequel des squelettes et une Vénus mécanique sont exposés dans une vitrine aux rideaux de velours rouge. Ce spectacle captive Delvaux et lui fournit des motifs qui apparaîtront dans toute son œuvre ultérieure. Au milieu des années 1930, il commence également à adopter certains des motifs de son compatriote belge René Magritte, ainsi que le style pince-sans-rire de ce peintre qui rend les juxtapositions les plus inattendues d'objets autrement ordinaires.
Les tableaux qui ont rendu Delvaux célèbre mettent généralement en scène des femmes nues qui regardent fixement, comme hypnotisées, faisant des gestes mystérieux, parfois allongées de façon incongrue dans une gare ou déambulant dans des bâtiments classiques. Elles sont parfois accompagnées de squelettes, d'hommes en chapeau melon ou de scientifiques perplexes tirés des histoires de Jules Verne. Delvaux répétera des variations sur ces thèmes pendant le reste de sa longue vie, bien que l'on puisse noter quelques écarts. Parmi celles-ci, on peut citer ses peintures de 1945-47, réalisées dans un style aplati avec des effets de perspective déformée et forcée, et la série de crucifixions et de scènes de déposition mises en scène par des squelettes, peintes dans les années 1950.
En 1959, il réalise une peinture murale au Palais des Congrès de Bruxelles, l'une des nombreuses commandes décoratives de grande envergure que Delvaux entreprend. Il est nommé directeur de l'Académie Royale des Beaux-Arts en 1965. En 1982, le musée Paul Delvaux a ouvert ses portes à Saint-Idesbald. Delvaux est décédé à Veurne en 1994.