JOHN MCCRACKEN (1934-2011)

John McCracken est né le 9 décembre 1934 à Berkeley, en Californie, et a grandi dans le nord de l'État. Il a étudié au California College of Arts and Crafts, à Oakland (1957-62), après un séjour de quatre ans dans la marine américaine. Étudiant avec le peintre Gordon Onslow-Ford et le sculpteur Tony DeLap, il commence à travailler sur le mode de l'expressionnisme abstrait, mais s'oriente rapidement vers une peinture abstraite de type pop qui incorpore des emblèmes et des logos d'entreprise et passe des toiles plates aux reliefs sculpturaux. Ses premières sculptures étaient des formes architecturales basiques faites de bois et peintes en couleurs unies, comme Blue Post and Lintel (1965). En 1966, il a commencé à développer sa forme caractéristique, la planche : un rectangle haut, étroit et monochrome, qui s'appuie contre le mur et repose sur le sol, occupant à la fois le site de la peinture et l'espace tridimensionnel de la sculpture.
Sur le plan sculptural, ses planches font référence aux travaux minimalistes de Carl Andre, Dan Flavin et Donald Judd. Sur le plan chromatique, elles reflètent son intérêt pour les champs de couleurs de Barnett Newman, même si McCracken s'écarte rarement d'une palette spécifique de monochromes avec un noir brillant ou une nuance lumineuse de jaune, rose, bleu ou vert (comme dans Black Plank ou Yellow Plank, tous deux de 1965). Comme d'autres membres du mouvement californien Light and Space, dont Larry Bell et James Turrell, McCracken commence à explorer des techniques et des matériaux industriels tels que la laque et la résine, omniprésents dans la production de planches de surf qui l'entoure en Californie du Sud, où il s'est installé en 1965 pour enseigner à l'université de Californie à Irvine. En appliquant minutieusement la résine à la main, puis en brunissant les surfaces à l'aide d'outils électriques, il a créé la finition hautement polie et réfléchissante caractéristique de ses sculptures de milieu et de fin de carrière.
McCracken revient occasionnellement à la peinture : dans les années 1970, il crée une série de petites œuvres bidimensionnelles basées sur des mandalas bouddhistes. Il a également réalisé des sculptures autoportantes en forme de pyramides, de cubes ou de polyèdres, dont Squidds and Nunns (1998), une sculpture noire aux nombreuses surfaces courbes et angulaires qui ressemble à un cristal. Entre 2010 et 2011, il a réalisé une série de sculptures tellement polies et réfléchissantes qu'elles semblaient se camoufler dans l'espace de la galerie. Cependant, la planche, synthèse matérielle de ce qu'il affirme être ses plus fortes influences, constitue l'essentiel de son travail. Si son intérêt pour les interstices entre la peinture et la sculpture coïncide avec celui de nombreux autres artistes des années 1960, il n'en va pas de même pour sa croyance en leur lien avec le surnaturel. Croyant fermement aux extraterrestres et aux voyages dans le temps, il considérait ses œuvres à la fois comme une approximation de la production artistique possible d'une race extraterrestre et comme une métaphore d'une connexion entre deux mondes. Le sol représentait le monde physique des corps et des objets, et le mur, l'espace de l'illusion et de l'imagination.
La première exposition personnelle de McCracken a eu lieu à la Nicholas Wilder Gallery, Los Angeles (1965). Depuis, il a présenté des expositions individuelles dans des lieux tels que la Robert Elkon Gallery, New York (1966) ; David Zwirner, New York (1997, 2004, 2006, 2008, 2010) ; Hauser and Wirth, Zurich (1999, 2005) ; Zwirner and Wirth, New York (2000, 2005) ; Stedelijk Museum voor Actuele Kunst, Gand, Belgique (2004) ; Inverleith House, Royal Botanic Garden Edinburgh, Écosse (2009) ; et une grande rétrospective au Castello di Rivoli-Museo d'arte contemporanea, Italie (2011). Son travail a également été inclus dans des expositions historiques et formatrices du minimalisme, telles que Primary Structures, Jewish Museum, New York (1966), et American Sculpture of the Sixties, Los Angeles County Museum of Art (1967), ainsi qu'à Documenta, Kassel, Allemagne (2007). McCracken a vécu à Santa Fe de 1994 jusqu'à sa mort, le 8 avril 2011, à New York.

(Guggenheim)