JAN JOSEPHSZOON VAN GOYEN (1596-1656)
Provenance
Victor Phaland, Wesel, AllemagneSa vente : Frederik Muller & Co., Amsterdam, 24 avril 1906, n° 76, illus. comme avec des traces de signature
Gaston Neumans, 1906
F. Hartman, Norvège
Vente : Sotheby's New York, 5 juin 1986, Tableaux de maîtres anciens, vente 5471, lot 0051
Collection privée, New York
Collection privée, Californie, par descendance
Littérature
G. Hofstede de Groot, Catalogue raisonné des œuvres des plus éminents peintres hollandais, 1927, Vol. VIII, p. 234, n° 947 (comme avec des traces de signature).H. Volhard, Die Grund...Plus.....typen der Landschagtsbilder Jan van Goyens, 1927, thèse de doctorat, pp. 120 & 179
Hans-Ulrich Beck, Jan van Goyen, 1973, Vol. II, p. 329, no. 724, illus.
...MOINS.....
Histoire
Jan van Goyen est arrivé à maturité à une époque des plus propices. Né en 1596 et plusieurs générations après la Réforme protestante qui a créé un marché pour l'art sécularisé, il a prospéré en tant qu'artiste spécialisé dans le paysage. Il atteindra une grande renommée, ses peintures étant synonymes de collection et de statut. En effet, les inventaires des ménages de la République hollandaise du milieu et de la fin du XVIIe siècle révèlent que Van Goyen était représenté dans leurs collections plus souvent que n'importe quel autre artiste de l'époque ; ses tableaux étaient prisés par les personnes qui n'étaient ni très riches ni exceptionnellement connaisseuses, ainsi que par celles qui possédaient des tableaux peu communs de Rembrandt, Hals ou Dou. Van Goyen est une figure clé de l'émergence du commerce de l'art moderne. Mais plus important encore, il a été un créateur de tendances qui a établi une nouvelle esthétique qui a dominé une grande partie de la peinture de paysage hollandaise et flamande pendant une grande partie du siècle appelé "l'âge d'or".
Cette nouvelle esthétique, une palette sobre aux tons sépia liée par un fond ocre sous-jacent, est le maniérisme stylistique pour lequel Van Goyen est le plus connu. Il a continué à accepter des commandes dans le style coloré de ses œuvres précédentes, à la manière de son professeur, Esaias van de Velde, mais l'impression atmosphérique et mielleuse du Paysage fluvial avec un moulin à vent et une chapelle est emblématique de son style mature. Ce style était employé par de nombreux artistes de sa génération (notamment des peintres de nature morte et de genre), mais Van Goyen a appliqué cette palette et cette technique à l'extrême tout au long des années 1630 et 1640. Il s'agit d'une technique qui facilitait l'application rapide de la peinture humide sur humide, ce qui permettait d'accélérer le rythme de production, de répondre aux demandes d'un marché en plein essor et de réduire le coût des matériaux. Pourtant, quelle que soit la motivation économique qui a poussé Van Goyen à adopter cette technique, aucun artiste de l'époque n'a fait preuve d'une plus grande virtuosité avec un pinceau chargé ou n'a atteint une plus grande renommée grâce à elle. Comme l'a raconté Samuel van Joogstraeten dans son traité de 1678 sur l'art de la peinture, lors d'un concours organisé vers 1630, trois paysagistes ont été mis au défi de créer un tableau en un seul jour, et c'est Van Goyen qui a fait preuve d'une capacité sans effort à faire apparaître toute une série de motifs à partir de rien. En "emmaillotant" tout le panneau d'un seul coup - ici clair, là sombre, plus ou moins comme une agate multicolore ou un papier marbré - il(Van Goyen) était capable, avec à peine un effort, d'appliquer à l'aide de minuscules coups de pinceau toutes sortes de drolleries, de sorte que, là-bas, une vue lointaine se dessine avec des hameaux de paysans, tandis qu'ailleurs apparaît un vieux fort avec une porte et un débarcadère se reflétant dans l'eau ondulante, ainsi que diverses sortes de navires et de péniches, chargés de passagers et de marchandises. Bref, son œil - comme à la recherche des formes qui se cachent dans le chaos de sa peinture - a habilement guidé sa main, de sorte que l'on a vu un tableau parfait.''(Judikje Kiers, L'âge d'or de l'art néerlandais, p. 133)
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