Lorsqu'Anselm Kiefer s'est rendu en Inde au début des années 1990, il a observé des tours de brique qui s'élevaient vers le ciel. Essentielles à la fabrication de la brique crue, les mêmes briques cuites à l'intérieur des tours ont été utilisées pour les construire. Dans un processus de création et de destruction, les tours ont ensuite été progressivement démantelées au fur et à mesure que les briques étaient nécessaires pour les construire ailleurs. Fasciné par la résonance métaphorique de ce cycle de naissance et de décadence, l'œuvre de Kiefer adopte l'imagerie des grandes constructions architecturales, monuments de l'ambition et de son effondrement. Elle rappelle les premières civilisations de l'ancienne Mésopotamie et reflète l'histoire de Kiefer qui a grandi en Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Cette image spécifique de la tour est tirée des Sept Palais Célestes de Kiefer, une installation à grande échelle conçue pour la première fois dans son vaste studio de Barjac, dans le sud de la France. Ces tours de béton, hautes de plus de 70 pieds, représentent un voyage spirituel et physique vers le haut, une poursuite de l'ascension qui est ambiguë et instable. Les Sept Palais Célestes de Kiefer ont été installés à Milan en 2004, où ils sont devenus une installation permanente, et les tours ont également été exposées en 2007 dans la cour de la Royal Academy de Londres et au Grand Palais à Paris.